Épitre
Livre de la Genèse 27,6-39.
En ces jours-là, Rebecca dit à Jacob son fils : "J'ai entendu ton père qui parlait ainsi à Esaü, ton frère :
Apporte-moi du gibier et fais-m'en un bon plat, afin que je le mange et que je te bénisse devant Yahweh avant de mourir.
Maintenant, mon fils, écoute ma voix dans ce que je vais te commander.
Va au troupeau et prends-moi deux beaux chevreaux ; j'en ferai pour ton père un bon plat, selon son goût,
et tu le porteras à ton père, et il en mangera, afin qu'il te bénisse avant de mourir."
Jacob répondit à Rebecca, sa mère : " Voici, Esaü, mon frère, est velu, et moi j'ai la peau lisse.
Peut-être que mon père me touchera, et je passerai à ses yeux pour m'être joué de lui, et j'attirerai sur moi une malédiction au lieu d'une bénédiction. "
Sa mère lui dit : " Je prends sur moi ta malédiction, mon fils. Ecoute seulement ma voix et va me prendre les chevreaux. "
Jacob alla les prendre et les apporta à sa mère, qui en fit un bon plat, selon le goût de son père.
Et Rebecca prit les habits d'Esaü, son fils aîné, les plus beaux, qu'elle avait dans la maison, et elle en revêtit Jacob, son fils cadet.
Puis elle lui couvrit les mains de la peau des chevreaux, ainsi que la partie lisse du cou.
Et elle mit dans la main de Jacob, son fils, le bon plat et le pain qu'elle avait préparés.
Il vint vers son père et dit : Mon père ! ' - " Me voici, dit Isaac ; qui es-tu, mon fils ? "
Jacob répondit à son père : « Je suis Esaü, ton premier-né ; j'ai fait ce que tu m'as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi et mange de ma chasse, afin que ton âme me bénisse. "
Isaac dit à son fils : " Comment as-tu trouvé si vite, mon fils ? " Jacob, répondit : " C'est que Yahweh, ton Dieu, l'a fait venir devant moi. "
Et Isaac dit à Jacob : " Approche donc, que je te touche, mon fils, pour savoir si tu es bien mon fils Esaü, ou non. "
Jacob s'étant approché d'Isaac, son père, celui-ci le toucha et dit : " La voix est la voix de Jacob, mais les mains sont les mains d'Esaü. "
Il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues, comme les mains d'Esaü, son frère, et il le bénit.
Il dit " C'est bien toi qui es mon fils Esaü ? "
-"C'est moi", répondit Jacob. Et Isaac dit : " Sers-moi, que je mange du gibier de mon fils et que mon âme te bénisse. " Jacob le servit, et il mangea ; il lui présenta aussi du vin, et il but.
Alors Isaac, son père, lui dit : " Approche-toi donc et baise-moi, mon fils. "
Jacob s'approcha et le baisa ; et Isaac sentit l'odeur de ses vêtements, et il le bénit en disant : " Voici, l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ qu'a béni Yahweh. "
Que Dieu te donne de la rosée du ciel et de la graisse de la terre, et abondance de froment et de vin !
Que des peuples te servent, et que des nations se prosternent devant toi ! Sois le maître de tes frères, et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Maudit soit qui te maudira, et béni soit qui te bénira !
Isaac avait achevé de bénir Jacob, et Jacob venait de quitter Isaac, son père, lorsqu'Esaü, son frère, revint de la chasse.
Il prépara, lui aussi, un bon plat, et l'apporta à son père ; et il dit à son père : " Que mon père se lève et mange de la chasse de son fils, afin que ton âme me bénisse. "
Isaac, son père, lui dit : " Qui es-tu ? " Il répondit : " Je suis ton fils, ton premier-né, Esaü. "
Isaac fut saisi d'une terreur extrême, et il dit : "Qui est donc celui qui a chassé du gibier et m'en a apporté ? J'ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l'ai béni ; et il sera béni en effet. "
Lorsqu'Esaü eut entendu les paroles de son père, il jeta un grand cri, une plainte très amère, et il dit à son père :
" Bénis-moi, moi aussi, mon père. " Isaac dit : " Ton frère est venu avec ruse, et il a pris ta bénédiction. "
Esaü dit : " Est-ce parce qu'on l'appelle Jacob qu'il m'a supplanté deux fois ? Il a pris mon droit d'aînesse, et voilà maintenant qu'il a pris ma bénédiction ! " Il ajouta : " N'as-tu pas réservé pour moi une bénédiction ? "
Isaac répondit et dit à Esaü : " Voici, je l'ai établi ton maître et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l'ai pourvu de froment et de vin ; et pour toi donc, que puis-je faire, mon fils ?
Esaü dit à son père : " N'as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi, moi aussi, mon père ! " Et Esaü éleva la voix et pleura.
Isaac, son père, lui répondit : " Privée de la graisse de la terre sera ta demeure, privée de la rosée qui descend du ciel.
Évangile
Évangile selon saint Luc 15,11-32.
En ce temps-là, Jésus dit aux pharisiens et aux scribes cette parabole : "Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : " Mon père, donne-moi la part de biens qui doit me revenir. " Et il leur partagea son avoir.
Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, partit pour un pays lointain, et il y dissipa son bien en menant une vie de prodigue.
Lorsqu'il eut tout dépensé, survint une grande famine dans ce pays, et il commença à sentir le besoin.
Et il alla se mettre au service d'un habitant de ce pays, qui l'envoya dans ses champs paître des porcs.
Et il eût bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait.
Alors, rentrant en lui-même, il dit : " Combien de mercenaires de mon père ont du pain en trop, et moi, ici, je meurs de faim ! "
Je me lèverai et j'irai à mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ;
je ne suis plus digne d'être appelé ton fils : traite-moi comme l'un de tes mercenaires. "
Et il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit ; et, touché de compassion, il courut, se jeta à son cou, et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : " Mon père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. "
Mais le père dit à ses serviteurs : " Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds ;
et amenez le veau gras, tuez-le ; et mangeons, festoyons :
car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il a été retrouvé. " Et ils se mirent à festoyer.
Or son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il approcha de la maison, il entendit de la musique et des chœurs.
Ayant appelé un des serviteurs, il s'enquit de ce que cela pouvait être.
L'autre lui dit : " Votre frère est arrivé, et votre père a tué le veau gras, parce qu'il l'a recouvré bien portant. "
Mais il se mit en colère, et il ne voulait pas entrer. Son père sortit pour l'en prier.
Et il répondit à son père : " Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un ordre de toi, et jamais tu ne m'as donné, à moi, un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand est revenu ton fils que voilà, qui a dévoré ton avoir avec des courtisanes, tu as tué pour lui le veau gras ! "
Il lui dit : " Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Mais il fallait festoyer et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il a été retrouvé. "